Comment construire un mythe? La moutarde d’Abu Dhabi.

Lors d’un de mes déplacements d’enseignant à ABU DHABI pour le CELSA(PSUA. ParisSorbonne), je fis un saut, accompagné de mon cher Ali, étudiant zélé dont j’avais été le maître de mémoire de Master, dans un des nombreux centres commerciaux pour rapporter un cadeau symbolique à mes deux petits enfants (6 et 5 ans).

Ne trouvant rien pour ces deux bambins, j’allais vers les rayons confiserie du supermarché.Je ramenais un Toblerone identique au « Toblerone d’ici » puis en passant devant la moutarde je me souvins que le moutarde forte « à la française » ne convenait pas à mon petit Gustave, amateur de viande saucée-sucrée comme il se doit.
Je pris alors un pot en forme de poire de moutarde américaine, douce et sucrée comme du Ketchup.

Ali , toujours discret ne dit rien mais dut penser que ces occidentaux étaient vraiment des gens surprenants.Je le vis à son regard.

Je  fis au retour devant mes petits enfants le storytelling de la moutarde d’Abu Dhabi , de son goût extraordinaire, des vêtements immaculés des émiratis ( habitants des émirats), des 4X4 en pagaille, du soleil, des piscines sans fin…

Gustave apprécia et ne jure, désormais que par la moutarde d’Abu Dhabi et le nom de l’émirat, tel celui de Dijon, est devenu le symbole de la moutarde. Ce qui se joue avant six ans, se joue pour toute la vie nous ont appris les pédo-psychiatres!

Lorsqu’un de ses petits copains est venu déjeuner à la maison, il lui vanta à son tour le goût extraordinaire de cette moutarde américaine basique. Le copain est, sans nul doute,  en train de harceler ses parents pour trouver chez Monop’ de la moutarde d’Abu Dhabi…Bientôt la cantine de l’école va devoir s’y mettre…

Un mythe est né. Il n’en faut pas plus Le mythologue le sait bien.Une histoire crédible, un bon public, une petite dose de sensorialité…

Il ne me reste plus qu’à demander à mon cher Ali de me faire des envois réguliers du précieux nectar.

D’un mythe à la marque, il n’y a qu’un pas. celui du marketing.

 

Publié par G. Lewi

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *