Génération Bovary, Génération Zorro? Les “nouveaux Bovary” selon Nicolas Bordas

Extrait du long article, fouillé et précis,  consacré par Nicolas Bordas (patron de TBWA) aux Nouveaux Bovary:

“Selon Lewi, les nouveaux bovarystes sont des pro-am : des amateurs professionnels à la
recherche de solutions concrètes coconstruites : ” Ces co-concepteurs bénévoles sont animés
par une même éthique du bien commun, non appropriable par un intérêt privé. Ils créent de
nouveaux espaces sur la toile, vertueux et altruistes”. Ils fonctionnent à la passion, comme des
“apprentis cuisiniers de la vie”, indépendants et créatifs, travaillant en “brigades”. Ils sont, pour
Georges Lewi, une génération de la résilience : “ils savent qu’ils sont au milieu du chaos et qu’il
faut bien qu’ils s’en sortent, que la violence n’apportera rien, car il ne savent pas contre qui la
retourner”. C’est pourquoi cette génération a choisi le fonctionnement horizontal en rhizomes,
à taille humaine, qui constituent des réserves d’énergie et se développent de façon souterraine
et horizontale, laissant les expériences s’élaborer simultanément. Il s’agit d’une génération
qui n’attend rien des générations précédentes, mais qui, “en faisant rhizome”, a simplement
décidé de reprendre son destin en mains. Sa manière à elle de ne pas simplement chercher
une nouvelle voie (comme dirait Edgar Morin), mais de l’expérimenter. Et si c’était la génération
reconstructrice dont le monde a tellement besoin ? Génération Z comme Zorro !”

www.nicolasbordas.fr/et-si-les-illusions-de-la-gene…

Publié par G. Lewi

4 réflexions au sujet de « Génération Bovary, Génération Zorro? Les “nouveaux Bovary” selon Nicolas Bordas »

  1. Il y a tout de même quelques contradictions dans l’analyse chargées de références implicites et explicites de Nicolas Bordas. Ainsi les acteurs de la génération Bovary qui sont non violents par principe et non individualistes par nécessité sont comparés au vu de leur soif de justice à Zorro, l’un des archétypes du justicier guerrier et, c’est moins fréquent, solitaire.
    Si on se déplace hors de l’espace français et européen vers la rive Sud de la Méditerranée et ose assimiler les jeunes cyber activistes de ces pays ( ou nos pays, puisque je suis un habitant de la rive Sud) qui ont fait monter, sinon declencher, les soulèvements populaires dans ces pays, à ceux de la génération Bovary, on se rend compte de leur capacité insuffisante, pour ne dire leur incapacité tout court, à prendre définitivement les commandes des opérations de changement de l’ordre en place. Ce sont des forces politiques et sociales ( principalement islamo-conservatrices) bien enracinées dans les sociétés qui semblent finalement exercer le leadership. Pour une période limitée si la modernisation en cours depuis des générations n’est pas cassée ou retardée, surtout par des acteurs exogènes.
    Conclusion: la capacité de la génération Bovary à changer le monde reste encore à l’état virtuel (!) faute de pouvoir agir sur le réel identifié comme l’ordre établi quel qu’il soit.

    • Merci de cette analyse.
      C’est la raison pour laquelle, je l’appelle génération Bovary, c’est à dire génération de l’illusion. L’illusion de vivre autrement. Malheureusement , comme vous le dites, ce n’est pas assuré.

  2. Se faire des illusions, n’est-ce-pas un état, favorable d’un point de vue psychologigue, nécessaire à tout engagement dans un quelconque projet révolutionnaire ( qui peut être un rêve ou une utopie, au moins au départ) ? Dans cet ordre d’idée, la génération Bovary ne fait pas exception. Ce qui peut lui être reproché, c’est de pas avoir les moyens de sa politique ou de ses illusions.

  3. La génération de l’illusion présente aussi un côté “face sombre” si l’on fait référence au phénomène inquiétant évoqué par Claire Gallois dans un article titré : “jeux vidéo permis de tuer” sur http://www.lepoint.fr (27.11.2012). “Jouer c’est tuer, plus besoin d’être James Bond” ou quand la réalité se mélange à la fiction et quand l’addiction commence par le jeu vidéo et se poursuit en éliminant l’ennemi sur le campus. En 2011, 15 jours après son lancement, “Call of Duty” avait généré 1 Milliard de $ et demain (30 novembre), Nintendo lance la Wii U “qui va plaire à tout le monde” selon le directeur France de la firme japonaise (…)

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