Le temps de Zorro est revenu.Ce n’est pas une bonne nouvelle!

Delphine  Batho, Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, Jérôme Kerviel le riche trader épaulé par le “manant” Jean Luc Mélenchon…

Cette semaine a été riche en redresseurs de torts plus ou moins auto-proclamés. Les médias bruissent car ils aiment cela; Le grand Storytelling  est -enfin- de retour au sein de l’univers politique et de la sphère publique.

Depuis un an, il n’y avait que des hors d’oeuvre.On s’était habitué aux “saillies verbales” sans conséquences de tel ou tel ministre.

Là, avec cette concentration d’anciens héros en recherche de nouveaux combats et de nouveaux discours, on passe un cap, de la vaguelette à la tempête. L’affaire est préparée, l’été est  propice aux “unes” pleines de petites phrases, de sous-entendus, de vacheries de tous poils, de “combat de catch” comme aurait dit Roland Barthes.

Mais cette concentration de nouveaux héros qui vont sauver, l’écologie, l’économie, la politique, la morale…révèle surtout un profond mal-être de notre société. Les faux messies naissent lorsque les peuples se cherchent une voie.  Un homme, une femme providentielle, un héroïsme de roman apparaissent alors comme LA réponse, la seule dans le brouillard des choix à opérer.

Zorro fut la réponse symbolique à l’absence de probité en Amérique centrale et par extension dans le monde entier. Nous rêvons tous de retrouver ces êtres d’exception qui savent où nous conduire sans intérêt personnel ni dérive autoritaire.

Il faudrait dire aux peuples que rêver est l’apanage de l’humanité, que c’est ce qui fait, sans doute, notre différence par rapport au reste de la création. Rêver est symbole d’avenir meilleur. Mais il faudrait également donner aux gens la méthode pour différencier le vrai héros du faux…

Et là, les penseurs et philosophes qui devraient nous donner les “codes” sont un peu absents.Ils devraient être les alchimistes de notre temps et se contente souvent de n’en être que d’habiles chimistes.

A quand un code barre d’authenticité des critères qui permetteraient plus ou moins objectivement de juger de ce qui est efficace et qui ne l’est pas, de ce qui est honnête et de ce qui est trompeur?

Le temps des Zorro revient avec sa cohorte de storytellings bien huilés. Je ne suis pas sûr que nous soyons tous prêts à en comprendre la portée.

 

 

Publié par G. Lewi

2 réflexions au sujet de « Le temps de Zorro est revenu.Ce n’est pas une bonne nouvelle! »

  1. Je partage la relative inquiétude.
    Le storytelling politique fonctionne avec la complicité des médias qui obtempèrent avec un sens critique des plus étiques.
    Une sorte de déception, aussi.
    J’avais nourri quelques attentes autour de l’intelligence collective, je pensais que les réseaux allaient devenir une source plus affirmée de recul critique.
    Nous ferrons si les foules sont si intelligentes… en attendant je les trouve un peu passives et hébétées.
    Ces “foules sentimentales” nourrissent des espoirs insensés comme d’autres se shootent à l’opium pour tenir face à la brutalité grandissante de la crise qui s’approfondit…
    Intéressant à observer.
    Comme vous je suis un peu convaincu que le commun des mortels puisse ne serait-ce que disposer du bon outillage mental pour ne pas trop subir cette situation, et faire l’effort de comprendre les risques, les mécanismes etc.

    • Merci Frédéric de cette brillante et pertinente intelligence que j’ai découverte- ô déesse de la sérendipité- hier.
      On aperçoit partout dans le monde la recherche de ces “hommes providentiels”; C’est signe que les gens sont inquiets et qu’ils sont paumés.
      L’être humain peut être gouverné par l’incarnation humaine du pouvoir ou par la méthode. quand l’une est affaiblie, ce qui est le cas avec la démocratie parlementaire, les peuples se tourne vers l’alternative.
      Et là, c’est un peu la roulette!…La technique du storytelling est un handicap de plus pour discerner le bon grain de l’ivraie.

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