Sur le site du Monde.fr, le mythe du passé : propos d’un Grec “Le Pirée est un endroit historique. le monde entier devrait se prosterner en venant ici”

Avant de me mettre au travail, je regarde distraitement le monde.fr. du jour. Toujours cinq minutes de gagné avant d’affronter la page blanche de l’écrivain-mythologue! Et ce propos sur une vidéo. Ce Grec nous explique que le monde devrait cesser de chercher des querelles économiques aux Grecs car ils sont un peuple sacré.

Une situation  mythique peut-elle être une explication à une certaine inadaptation au monde contemporain? Les peuples qui portent des mythes, le poids d’un passé glorieux et révolu sont-ils entravés dans leurs mouvements contemporains?

C’est, en effet, souvent le sentiment qu’ils peuvent avoir, des Amérindiens aux hommes bleus du désert. Comme si la tradition freinait le pas. Comme si, comme nos châteaux forts,à jamais impossibles à reconstruire, il fallait transformer ces peuples en musées, les protéger à jamais.

Mais cette situation historique n’est pas universelle. D’autres peuples au passé glorieux s’en sortent bien dans ce qu’on pourrait appeler une certaine modernité. Et puis, à y bien réfléchir, tous les peuples, toutes les cultures sont nés d’une histoire originelle extraordinaire, d’un mythe fondateur qui a cimenté des gens ensemble,et pour longtemps.

Le mythe gaulois, anglais , hébraïque luttant contre Rome, le mythe américain de guerre d’indépendance contre les Britanniques sont-il moins glorieux que le mythe du Pirée luttant contre les anciens Perses? Civilisation contre civilisation.

Mythe contre mythe. cela ne tient pas! Il n’en reste pas moins vrai que Giscard d’Estaing qu’on a pas mal raillé là dessus a eu raison lorsqu’à propos de l’entrée de la Grèce (moderne) dans la zone euro, il s’exclama “on ne ferme pas la porte à Platon”. Les mythes de passé glorieux méritent d’être pris en compte. Sinon on ne comprendra jamais rien à la géopolitique.

Sans doute, ne faut-il pas oublier l’Histoire car elle forme une plaie toujours ouverte, mille, deux mille, cinq mille ans après  mais ne pas mélanger Histoire et Economie. La modernité est l’art de la séparation des différents règnes et enjeux: le politique, l’économique, l’historique, le religieux, le judiciaire…Ce n’est rien d’autre, mais ce n’est déjà pas si mal.

Histoire étymologiquement signifie “narration, enquête” et Economie “gestion domestique”. Les femmes, plus que les hommes savent que nourrir une famille au quotidien n’est pas seulement une affaire  de “storytelling”.

 

Publié par G. Lewi

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