Le dimanche à la campagne ou le mythe bovarique du bonheur… ailleurs”

“Il lui semblait que certains lieux sur terre devaient  produire du bonheur, comme une plante particulière au sol et qui pousse mal tout autre part” (Emma Bovary. I.VII. Gustave Flaubert)

Sans doute pour moi, une des meilleurs phrases du roman et sans doute la meilleure définition du Bovarysme. Un sentiment mimétique, une belle et bonne nature ne peut qu’entraîner belles et bonnes choses. Et en creux, l’analyse de René Girard sur le bouc émissaire, les autres lieux qui ne peuvent qu’apporter ennui et désillusion.

René Girard cite abondamment Flaubert et particulièrement Emma Bovary. Je le soupçonne même d’avoir fait du romancier du XIXe siècle  la base de sa théorie lié au mimétisme. “Elle avait lu Paul et virginie” nous apprend-il comme pour expliquer son comportement ultérieur face à la banalité de l’existence d’une femme de médecin besogneux.

Je pensais à cette phrase de Flaubert en regardant la campagne et les couleurs de Dieppe ce week-end; Comme si ici, avec la vue sur la mer, les couleurs du ciel, l’écriture, la vie, le reste devenait plus simple, plus beau, plus heureux…Comme si cet endroit “produisait du bonheur”.
Le week-end prochain, ce sera la fête à la coquille (St Jacques) et au hareng. La ville sera pleine de volutes de fumée. Comme si le bonheur, voulait à son tour s’envoler…

Le mythe du week-end heureux, si souvent contredit dans nos vies,  peut-il devenir une réalité? Le temps d’un rayon de soleil sur des vagues  tantôt grises, tantôt bleutées reflétant le ciel changeant, comme l’humeur d’un mythologue.