Avec nos élites, on frise souvent le “Cahuzac”. Le mythe de Janus, l’homme-dieu aux deux visages.

On découvre avec Jérôme Cahuzac un homme-Janus, un homme double, à deux visages: l’homme public et l’homme d’affaires.

Le médecin, en chirurgie  plastique, le dircab de ministres, le député,, le ministre lui-même, et  un des plus influents.

Un ministre de la fraude fiscale qui fraude lui-même, cela fait désordre!

Les deux visages du pouvoir s’expriment chez cet homme: l’argent et le “vrai” pouvoir, celui du politique, du monde syndical, des médias.

Posséder les deux, l’argent et le pouvoir est sans doute plus tentant que de n’en posséder qu’un (ou aucun comme la plupart d’entre nous). L’hubrys ( la démesure de la possession ) du pouvoir s’exerce à tous les échelons! On se souvient de cet acteur célèbre qui fait intervenir via son ami président la force de l’ordre pour chasser les nuisances sonores de sa résidence secondaire.

Puisqu’on a la notoriété et  l’argent, on a droit au silence! Plus que son voisin, cela va sans dire!

Combien de grands patrons ont résisté, après avoir gagné de l’argent, souvent beaucoup d’argent de recevoir les honneurs d’une présidence de syndicat, d’un mandat local, d’une présidence de commission…?

Les anciens, sages entre les sages avaient bien compris que celui qui ouvrait la porte aimait aussi la fermer, que celui qui possédait la clé voulait contrôler la porte. Ils ont inventé une divinité, une des plus anciennes et les plus influentes : Janus, le dieu des débuts et des fins, des portes ouvertes et refermées, des clés et des portes.

Car l’être humain puissant ne sait pas -ne peut pas-rester dans un seul régime. Etre riche ne suffit pas et c’est alors le pouvoir qu’on vise. Etre au centre du pouvoir est une frustration si on n’a pas un plus de beurre que le voisin sur ses épinards froids.

Combien de grands médecins, de grands professeurs essayent de s’arrondir les fins de mois? La notoriété intellectuelle ne leur suffit pas complètement. Et s’ils ne le font pas, ce qui est, par ailleurs, louable, ils deviennent souvent des pourfendeurs  de l’argent. Comme s’ils vivaient cette situation de mono-identité comme une frustration. On se souvient des propos de campagne anti-riches  du candidat-président.

Deux mondes se côtoient qui ne se comprennent pas. car ils ne sont pas du tout fondés sur les mêmes critères, les mêmes règles. Celui de l’économie dont la réussite se compte en millions et celui de la “méritocratie”,  de l’école, des concours fondé sur une lente ascension  et une éventuel petit ruban à la boutonnière en fin de carrière.

Les industriels aiment posséder des médias pour toiser le pouvoir de la contestation!
Tant qu’on ne mélange pas les genres, tout va à peu près bien. Quand on fait des mélanges, on peut s’attendre à des catastrophes car celui qui y parvient additionne deux types d’efficacité. C’est sans doute pourquoi tout le monde reconnaissait des qualités exceptionnelles de “ministre-manager” à Jérôme Cahuzac,ce “poids lourd du gouvernement.”.

En même temps, si on n’apporte pas plus  de diversité, comment demander à notre “classe” politique de comprendre l’entreprise et aux entreprises de saisir les complexités d’une société plurielle? Le précédent président ne comprenaient ni les profs ni les juges, l’actuel se demande bine comment rattraper ses bourdes vis à vis des entrepreneurs. Les démocratie d’experts ne satisfait pas non plus les peuples, comme le montre l’exemple italien.

Le mythe de Janus n’a pas fini de hanter les juges, eux qui tentent, eux-mêmes, assez souvent  de passer du pouvoir judiciaire au pouvoir politique.