les grévistes d’Apple et les clients se rencontrent sans heurts, c’est un signe générationnel qui ne trompe pas.

Le premier essai sur la génération Facebook (génération née avec les réseaux sociaux et qui a entre 15 et 25 ans) à l’origine des « indignés » des printemps arabes, de Wikileaks, des Anonymous…exprime cette nouvelle attitude : le respect de l’autre ! De l’autre tribu !
Ils sont nés avec les réseaux sociaux, ont tout juste 20 ans aujourd’hui, sont tous des « geeks » et vont se retrouver en confrontation dans une situation cocasse devant les « Apple stores ». La génération Facebook habituée à scénariser sa vie sur Internet va se mettre en scène devant les caméras de télé qui attendaient, a minima des invectives.
Rien de cela ; des espaces d’expression séparés. En d’autres temps, les salariés en grève de la grande distribution ne laissaient pas rentrer les clients ou leur permettaient de partir sans payer. Là, rien de tout cela… ils ont trop de respect pour la marque à la pomme croquée ! Et trop de respect pour les autres jeunes. C’est une génération profondément solidaire, contrairement à la génération Y.

Rien ne se passe ? Pas si sûr.

Cette génération des « nouveaux Bovary », est pacifique mais elle n’est pas passive ! La « militance numérique » a commencé à faire son effet. Et elle sera plus redoutable que bien des barrages !
Georges Lewi étudie dans son ouvrage, les grandes illusions de cette génération des « nouveaux Bovary », a en premier lieu desquelles le respect des cultures, base de la transparence sur Facebook. On a affaire à une génération profondément schizophrène ou profondément sage…Elle fait la part des choses ! A condition de ne pas empiéter sur sa vie privée. Sphères privées et publiques doivent être séparées. Le mythe de la sagesse et des discours serrés mais courtois entre un Socrate, le symbole de la sagesse et les sophistes que l’on nommerait « marketeurs » sans doute aujourd’hui.
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Quelles seront les conséquences suivantes de l’arrivée de la jeune génération, ces « Nouveaux Bovary » dans l’espace syndical ? Les « nouveaux Bovary » se vivent sans hiérarchie, en rhizomes, et se considèrent comme une génération de la résilience. Ils n’ont plus rien à perdre et rêvent de se créer une autre vie où ils défendront leurs idées en restant à deux pas de ceux qui ont des idées opposées : une nouvelle illusion des « nouveaux Bovary » ? En tous cas, bien des soucis pour les centrales syndicales plus habituées à la confrontation verbale si ce n’est physique.
Les « Nouveaux Bovary » sont-ils le stade ultime d’une civilisation pacifiée ?