Un mythologue reprend après trois ans d’interruption une conférence au Celsa où il avait enseigné une douzaine d’années. Ce mythologue, c’est moi.
Cela m’oblige à essayer de répondre à une question mille fois posée dans ma vie professionnelle: la différence entre les étudiants et les clients, professionnels du marketing et de la communication, directions générales, marketing stratégique…
Jusque là, j’étais dans le mouvement et tout s’enchaînait sans trop faire de distinguo. En reprenant ce cours et en le préparant , je m’aperçois que je “stress” un peu. Un peu comme lors des interviews de journalistes.
Plus qu’avec les clients.
Un client a un problème à résoudre, un étudiant un avenir à préparer. C’est toute la différence. Comme entre une conférence de presse où les questions sont (étaient) préparées par avance et une autre où les journalistes poseraient toutes les questions qu’ils veulent, dans l’ordre où ils le souhaiteraient et dans la formulation la plus embarrassante possible.
Certes, le prof comme, celui qui fait sa conférence de presse libre, est censé bien connaître sa matière et pouvoir répondre à tout, quelqu’en soit l’ordre ou la formulation.
Mais dans les faits, un mythologue?
Suis-je certain d’avoir la réponse à certains questions comme: Apple, après la mort de Steve Jobs doit-elle changer de mythe? Sarkozy, quel mythe depuis qu’il n’est plus présidente et qu’il refuse d’endosser le rôle de Zorro, le sauveur de l’UMP?
Un prof est un militant du savoir. Un consultant un soldat bien entraîné à une discipline particulière.
Alors, un consultant-prof? Un hybride. Il paraît que dans l’automobile et ailleurs, les hybrides sont désormais “up to date”. Je savais que les mythes et les mythologues revenaient à la mode. C’est une bonne nouvelle!
Publié par G. Lewi