Ce vendredi, sur la ligne Air France, Paris Pau et retour, en biscuits d “apéritif”, avec mon Perrier, on me sert des “Scrocchi au sésame” de Fratelli Laurieri.
S’il est à mon goût, une entreprise qui, par son nom, par l’emblème du “made In France” et de l’art de vivre à la française qu’elle incarne ne devrait servir que des produits a minima à connotation française, c’est bien celle-là
Quand on trahit ainsi son patrimoine génétique, il est difficile ensuite de demander à ce que les Français utilisent plutôt Air France qu’une autre compagnie.
La cohérence fait partie de l’essentiel du capital d’une marque qui fut mythique.
Il y a sans doute de bonnes raisons, logistiques, économiques… à ce choix pour le moins baroque. Mais “cela m’a fait mal à la marque”, un peu comme un abus de mauvais alcool ou de mauvaise mayonnaise fait mal au foie.
Tan pis pour moi!Ma sensibilité aux mythes et aux marques me perdra.
Mais nos mythes sont aussi importants à notre santé mentale que le foie à notre santé physique.
Le mythologue se devait rappeler à Air France que son premier capital est celui de sa marque-mythique et de l’attachement qu’elle seule peut susciter auprès “d’afficionados” prêts à payer un peu plus cher pour sauver un mythe dont ils ont besoin, celui de l’idée d’une exception française qui a fait “du ciel le plus bel endroit de la terre”.
Car nous considérons toujours un peu, nous Français, que la France est aussi le “plus bel endroit de la terre”.C’est notre mythe et il en vaut bien d’autres…